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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 00:29
Erik Izraelewicz

Mieux vaut tard que jamais. Sous la pression de leurs opinions publiques, les dirigeants politiques de la planète ont enfin pris conscience du danger que l'envolée des prix du brut fait peser sur la stabilité du monde, sur sa croissance économique aussi. Les pêcheurs, routiers et agriculteurs français n'auront pas été les seuls à tirer la sonnette d'alarme. À Séoul (Corée du Sud), Oran (Algérie) ou Irun (Espagne), partout dans le monde, la hausse des prix du carburant provoque de violentes réactions. Face à la menace, les têtes qui nous gouvernent se mobilisent enfin. Une série de grandes rencontres internationales vont leur permettre de mettre les choses à plat dans ce dossier explosif. À Osaka ce week-end avec la réunion des ministres des Finances des huit principaux pays industrialisés, à Bruxelles la semaine prochaine lors du sommet européen, à Djedda le 22 juin enfin, à l'occasion d'une réunion d'urgence provoquée par l'Arabie Saoudite, pays producteurs et consommateurs vont reprendre le dialogue. Celui-ci ne s'annonce pas nécessairement dans les meilleurs termes. Chacun continue de faire porter à l'autre la responsabilité de la flambée du brut. Les producteurs mettent en cause la spéculation pratiquée dans les pays consommateurs. Ces derniers, les États-Unis notamment, dénoncent le malthusianisme des premiers. Les pays émergents sont à leur tour stigmatisés. Les Occidentaux, le G8 notamment, s'apprêtent à leur reprocher de subventionner la consommation d'essence - d'alimenter ainsi indûment la demande mondiale. Ils ont bon dos. Bruxelles vient tout juste d'autoriser, hier, les pays de l'Union à accorder des " aides ciblées " aux professions les plus affectées. Vouloir interdire les subventions chez les autres quand on les développe chez soi : quelle indécence ! Néanmoins, que le dialogue s'engage, même dans des termes aussi confus, est déjà une bonne chose. La suite ne s'annonce pas facile pour autant. Difficile, du côté de l'Opep, d'augmenter immédiatement la production mondiale. Difficile, pour le G8, de ne pas répondre aux appels à l'aide de populations désespérées. Difficile enfin de vouloir empêcher les pays pauvres de se développer. Le dialogue, s'il permet à chacun d'exprimer sa bonne foi, pourra aider à calmer la spéculation. La pire des choses, ce serait ensuite que tout ce petit monde se parle mais ne parvienne pas à s'entendre.


 

Source: la tribune

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