Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 13:57

Le Trésor américain va augmenter "temporairement" la ligne de crédit qu'il consent aux deux géants du refinancement hypothécaire, dont les cours de Bourse se sont effondrés vendredi. Il est également autorisé à acheter des actions des deux groupes, qui auront accès, si nécessaire, aux facilités de refinancement de la Réserve fédérale.   

Cliquez ici
Henry Paulson, secrétaire américain au Trésor. AFP/Mark Wilson.

Quatre mois après avoir volé au secours de la banque Bear Stearns, les autorités américaines ont de nouveau mis un mouchoir sur leurs convictions libérales, en dévoilant des mesures destinées à soutenir Freddie Mac et Fannie Mae, les deux géants du refinancement hypothécaire menacés d'implosion. Le Trésor, d'un côté, la banque centrale, de l'autre, ont annoncé dimanche séparément des aides aux deux sociétés, victimes d'une vague de défiance boursière sans précédent.

Le danger était que les deux groupes ne parviennent plus à trouver les liquidités indispensables à leur activité, comme Bear Stearns en avait fait l'amère expérience en mars. Or une faillite de ces entreprises aurait eu des conséquences cataclysmiques non seulement pour l'économie américaine, mais aussi pour l'ensemble des marchés financiers de la planète. "Fannie Mae et Freddie Mac jouent un rôle central dans notre système de financement de l'immobilier et doivent continuer à le faire sous leur forme actuelle de compagnies détenues par leurs actionnaires", a expliqué dans un communiqué le sécrétaire au Trésor Henry Paulson, en rejetant une nouvelle fois, comme il l'avait déjà fait vendredi, l'hypothèse d'une mise sous tutelle gouvernementale des deux sociétés.

Des mastodontes pas assez capitalisés

Fannie Mae et Freddie Mac détiennent ou garantissent 5.200 milliards de dollars de créances hypothécaires, soit plus de 40% de l'encours de crédit immobilier de la première puissance économique mondiale. Mais, avec la montée des défauts de paiements, les marchés sont de plus en plus convaincus que les deux mastodontes ne sont plus assez bien capitalisés. Leurs titres, attaqués en bourse depuis lundi, se sont effondrés de 50% en quelques minutes vendredi, dans un marché totalement paniqué.

Henry Paulson, par philosophie peu enclin aux sauvetages de sociétés privées sur fonds publics, a justifié son plan par la nécessité de "maintenir la confiance et la stabilité" du système financier et des marchés américains.

Pour éviter que les deux groupes ne se retrouvent en panne de liquidités, le Trésor va ainsi augmenter "temporairement" la ligne de crédit qu'il leur consent, actuellement limitée à 2,25 milliards de dollars. Les conditions financières de cette aide n'ont pas été précisées. La banque centrale de son côté laissera accéder les deux groupes "si nécessaire" à ses facilités de refinancement, comme peuvent depuis toujours le faire les banques commerciales et, depuis peu, les banques d'affaires. Cette source de refinancement "est conçue pour compléter la facilité existante de prêt du Trésor", a précisé la Réserve fédérale dans un communiqué.

Le Trésor se voit par ailleurs octroyer la possibilité "temporaire" d'acheter des actions de Fannie Mae et de Freddie Mac. Le communiqué ne précise pas si ces achats de titres seront effectués sur le marché, pour soutenir le cours boursier de Fannie Mae et Freddie Mac, ou s'il le seront lors d'une augmentation de capital -jusqu'ici impossible en raison du très faible cours boursier des deux sociétés. Pour organiser le sauvetage de Bear Stearns par la banque JPMorgan Chase, la Fed avait dû accepter de financer l'opération à hauteur de 30 milliards de dollars, sans garantie de récupérer l'intégralité de son investissement.

Le contribuable épargné

Le montant de ce nouveau plan n'a pas été rendu public. Henry Paulson a seulement assuré que des dispositions seront prises pour que le contribuable américain n'ait pas à en supporter le coût.

Le dernier volet du plan dévoilé par le secrétaire américain au Trésor est l'attribution d'un pouvoir consultatif à la banque centrale, lorsque la future autorité de tutelle de Fannie Mae et de Freddie Mac devra déterminer leurs niveaux minima de capitalisation et les normes prudentielles qu'elles devront respecter.

Les mesures dévoilées par M. Paulson doivent pour l'essentiel être approuvées par le Congrès.

Les pouvoirs publics se devaient d'annoncer quelque chose de concret avant l'ouverture des Bourses lundi. Ces mesures suffiront-elles à calmer des marchés où les mauvaises nouvelles se bousculent ? Une première réponse sera apportée lundi lorsque Freddie Mac procédera à un appel au marché, prévu de longue date, de 3 milliards de dollars. (source AFP)

Partager cet article
Repost0

commentaires