Le montant de la réduction du déficit fédéral sur lequel sont tombés d'accord démocrates et républicains américains est très inférieur aux voeux des agences.
L'accord scellé dans la nuit de dimanche à lundi entre les démocrates et les républicains suffira-t-il à éviter une dégradation de la note de la dette fédérale américaine par les agences de notation financière? La réponse positive est loin d'être acquise si l'on en croit les premières indiscrétions sur le comportement futur des dites agences. «Nous allons attendre un vote du Congrès avant de nous manifester», déclare aux «Echos» Steven Hess, le vice-président de Moody's. Dans une note explicative publiée vendredi, avant l'annonce du pacte entre démocrates et républicains, cet analyste crédit senior indiquait que «la magnitude limitée des propositions actuelles de réduction du déficit suggère que même un relèvement dans les délais du plafond de la dette conduira à l'attribution d'une perspective négative à la note».
«Le risque de dégradation n'a pas disparu»
Pas de prise de position prévue non plus dans l'immédiat chez Standard & Poor's. Toutefois, les termes de l'accord politique sur la réduction du déficit sont loin d'épouser ses voeux. S&P, demandait une coupe claire de l'ordre de 4.000 milliards de dollars sur une décennie afin de préserver la note Triple A , soit de 1.000 à 1.500 milliards de plus que ce qu'ont approuvé les deux grands partis du Congrès américain.
Julien Callow et Frank Engels, économistes chez Barclays Capital, ne croient d'ailleurs pas que le compromis évitera une dégradation de la note des Etats-Unis. «Le risque d'une dégradation n'a pas disparu avec l'introduction du plan», avance à son tour Inna Mufteeva, économiste à Natixis. Il y a un problème aussi du côté des revenus de l'Etat fédéral, enchaînent les experts de la Société Générale. Les recettes ne seront pas un élément de la solution avant la fin 2012, après l'élection présidentielle, rappellent-ils. Dans l'immédiat, l'accord de la nuit de dimanche à lundi, concluent ces économistes, fera juste réfléchir à deux fois Standard & Poor's avant de dégrader la dette fédérale. Mais la perspective négative a toutes les chances d'être maintenue.
Source: LesEchos.fr