Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
25 juillet 2011 1 25 /07 /juillet /2011 08:03

usa-economyIl est impératif de relever le plafond de la dette fédérale américaine sous peine de déclencher un mouvement d'inquiétude parmi la communauté financière. Le point pour comprendre les enjeux en six questions.

 

14.300 milliards de dollars...

C'est le plafond d'endettement actuellement autorisé par le Congrès américain. Son niveau a été dépassé et le Trésor ne pourra plus régler certaines factures de l'Etat à partir du 2 août. Jusqu'à présent, il s'agissait d'un vote routinier, mais la crise financière a aggravé les déficits, la reprise de l'économie n'a pas été assez soutenue et l'élection d'une Chambre républicaine aux dernières élections législatives a changé la donne. Il est impératif que le plafond soit rehaussé avant le 2 août - de l'ordre de 2.500 milliards pour tenir jusqu'aux prochaines élections. Dans le cas contraire, l'Etat fera défaut sur sa dette. La signature des Etats-Unis ne serait pas honorée, ce qui serait un événement historique qui engendrerait à coup sûr une crise financière.


Si le plafond n'est pas relevé le 2 août ?

Les marchés peuvent partir en vrille. Les taux d'intérêt sur les emprunts d'Etat vont monter. Le dollar peut être attaqué. Le Trésor va devoir choisir entre les paiements qu'il veut honorer. Il devra, en gros, réduire ses dépenses de 40 % à 50 %. Dès le 3 août, il est supposé envoyer 23 milliards de dollars de chèques pour les retraites. Le 4 août, le Trésor doit remplacer pour 87 milliards d'obligations arrivant à maturité. Si les investisseurs n'achètent pas, on risque la crise financière. Il se peut aussi que le Trésor ait à offrir un rendement supérieur pour attirer les investissements et accroître ainsi sa charge. Selon les analystes de Barclays Capital, il pourrait avoir un petit répit jusqu'au 10 août, car il a reçu 14 milliards de recettes en plus qu'escompté depuis le 14 juillet.


Le blocage du Tea Party

Les 87 nouveaux élus du Tea Party à la Chambre des représentants en novembre dernier se sont engagés à restreindre les dépenses de l'Etat et sont farouchement opposés à toute hausse des impôts, qu'ils jugent préjudiciable à la reprise économique. Ils ont commencé par exiger des coupes dans les dépenses de l'Etat en échange de leur vote pour la loi de Finances 2011, qui n'avait toujours pas été passée au printemps. Ils ont récidivé sur la question du plafond de la dette. On a pu constater une vraie rupture entre les leaders républicains et la base des nouveaux élus, qui ont montré une très grande intransigeance pendant les négociations.


La pression des agences de notation

Depuis quelques jours, on a compris qu'un défaut sur la dette n'était pas le seul danger qui menaçait les Etats-Unis. Même si le plafond de la dette est relevé en temps et en heure, les agences de notation ont menacé à plusieurs reprises ces derniers jours de maintenir leur projet de dégrader la note souveraine des Etats-Unis si les déficits budgétaires n'étaient pas réduits de façon conséquente. S&P a fait savoir qu'il attendait un effort qui se chiffre autour de 4.000 milliards de dollars.


Que peut faire la banque centrale ?

Pas grand-chose. Elle peut acheter des emprunts d'Etat, mais ne peut le faire qu'auprès des investisseurs et pas directement auprès du Trésor. La Fed en a déjà 900 milliards de dollars à son bilan. Ben Bernanke, son président, a souligné qu'il n'y avait aucun mécanisme à sa disposition pour venir prêter main forte en cas de défaut sur la dette. Des plans de contingentement ont néanmoins été préparés avec la Fed de New York et le Trésor.


Les conséquences de l'abaissement de la note AAA/A-1 +

Tous ceux qui ont acheté des emprunts d'Etat conditionnés à cette note - les fonds mutuels en ont pour 1.300 milliards de dollars -risquent de devoir faire face à des demandes de remboursement qui pourraient leur causer de graves problèmes de liquidité. Les Etats fédérés, les municipalités, les écoles même pourraient voir leur note dégradée dans la foulée. Tout comme les agences hypothécaires et tous les grands établissements financiers (banques et assurances). Ce serait un coup majeur pour l'économie et il y a une vraie crainte de risque systémique sur les marchés.

Source:LesEchos.fr

Partager cet article
Repost0

commentaires