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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 19:34

wallstreet1 0Les investisseurs craignent que la crise de la dette qui touche la Grèce ne s'étende, notamment à l'Italie, alors que des signes de contagion augmentent.

« Nous nous trouvons à un des pires moments de la crise monétaire européenne. L'idée de la contagion de la crise grecque à d'autres pays de la zone euro comme l'Italie et l'Espagne prend de l'ampleur », explique Jean-François Robin, stratégiste obligataire chez Natixis.

Un ensemble de facteurs -interrogations sur la croissance économique mondiale, risque de récession en Chine, craintes sur l'Europe, inquiétudes sur les banques -, sont en train de se conjuguer pour créer une très forte défiance sur les marchés financiers.

A Paris, le CAC 40 a perdu 2,71 % à 3.807,51 points. Au plus fort de la séance, l'indice a abandonné jusqu'à 3,16 %, sous le seuil de 3.800 points. La Bourse de Francfort a baissé de 2,3 % et celle de Londres de 1 %. Bruxelles plie de 2,5 %.

Les Bourses des pays les plus fragilisés de la région ont subi les pertes les plus importantes : Madrid a fléchi de 2,7 %, Lisbonne de 4,4 % et Milan, qui concentre depuis vendredi les nouvelles inquiétudes, a décroché de 4 %.

Certains professionnels pensent déjà à l'impensable, selon leurs propres termes. « A moins que les dirigeants européens parviennent à se mettre d'accord sur une nouvelle initiative avant la fin de l'été, une nouvelle crise au second semestre paraît de plus en plus inéluctable. Une crise qui pourrait engloutir les marchés obligataires hautement systémiques de l'Espagne et de l'Italie », prévient ainsi Jim Reid, stratégiste chez Deutsche Bank.

A Wall Street,à l'heure de la clôture en Europe, les grands indices lâchaient entre 1,1 % et 1,7 %.
Les financières ont plongé en Bourse

Les valeurs des institutions financières -banques et assurance -ont étéparmi les plus malmenées. A Paris, BNP Paribas a chuté de 6,8 %, Crédit Agricole SA de 7,7 % et Société Générale de 5,7 %. Axa plonge de 6,6 %. Les banques françaises ont une exposition significative à la dette italienne : elle s'élevait à 392,5 milliards de dollars à fin 2010 (contre 57 milliards d'exposition à la Grèce), selon les chiffres de la Banque des règlements internationaux (BRI), dans son rapport publié en juin.

L'Italie est endettée à hauteur de 120 % du PIB, sa dette atteint 1.800 milliards d'euros, ce qui représente six fois celle de la Grèce. Fin mai, l'agence de notation Standard & Poor's a ramené de « stable » à « négative » la perspective de sa note sur la dette italienne (A + pour celle à long terme, correspondant à la catégorie investissement de qualité moyenne supérieure).

« Un véritable vent de panique souffle sur le secteur financier provoqué par l'envolée des taux italiens et espagnols sur le marché obligataire qui laisse entrevoir une contagion de la crise de la dette grecque à d'autres pays européens », décrit à l'AFP Guillaume Garabédian, gérant d'actions chez Meeschaert gestion privée.

A la Bourse de Milan, Intesa Sanpaolo a lâché 7,7 % ; à Francfort, Commerzbank a perdu 8,6 % ; ING a reculé de 7,3 % à Amsterdam. A Bruxelles, l'assureur Ageas (ex Fortis) a dévissé de 9,4 % et Dexia de 8 %.
Les hedge funds spéculeraient sur les banques italiennes

Certains fonds spéculatifs profiteraient de la montée des craintes sur l'Italie pour « shorter » les banques du pays. « Il y a beaucoup d'argent en jeu dans ce genre de négociations », indique dans une note un analyste de Mediobanca cité par Bloomberg. Le « Financial Times » rapporte que le volume de ventes à découvert sur la dette souveraine italienne a sensiblement progressé ces dernières semaines.

L'autorité boursière Consob a annoncé dimanche soir l'adoption d'une mesure pour encadrer les ventes à découvert. L'objectif est de limiter la volatilité du marché.

Les opérateurs de marché attendent avec circonspection la publication des tests de résistance passés par 91 banques en Europe.

Vendredi, le gouverneur de la Banque d'Italie Mario Draghi a assuré que les banques du pays réussiraient les tests avec une marge significative. Cela n'a pas empêché leur sous-performance sur le marché du crédit et leur chute en Bourse, fait remarquer l'équipe crédit de Natixis. « Ceci s'explique par le fait que si les stress tests promettent une information plus détaillée sur l'exposition des banques européennes au risque souverain, celui-ci n'est pas test. Or, les craintes sur la solvabilité des pays périphériques, Italie incluse, ont monté d'un cran la semaine dernière. »

Sur le marché des changes, la défiance vis-à-vis de la zone euro a pesé sur la monnaie unique : l'euro a glissé sous un moment le seuil de 1,40 dollar, ce pour la première fois depuis le 23 mai.

 

Source: LesEchos.fr

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