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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 19:20

Oil-Refinery-Pump-Image

Et à quel prix ? Les pays occidentaux qui se félicitent du vent de révolte dans les pays arabes commencent, sans trop oser le montrer, à s'inquiéter pour leur approvisionnement énergétique.

 

Mardi à Londres, le baril de Brent a atteint un pic à 108,57 dollars, un record qui n'avait pas été atteint depuis septembre 2008. La courbe du prix du pétrole suit celle de la contagion de la révolte dans les pays arabes mais aussi celle de l'inquiétude des pays importateurs. Sur fonds de craintes pour l'approvisionnement en hydrocarbures, les prix flambent encore ce mercredi 23 février. La Tribune estime ainsi que cette incertitude est la cause de la fébrilité du marché parisien où le CAC40 a conclu la séance de mardi sur un recul de 1,15% à 4.05,27 points.
L'escalade en Libye ne va pas calmer la situation : ce pays est un des principaux producteurs de pétrole en Afrique. Il produit 1,69 million de barils par jour de pétrole brut, et en exporte 1,49 million, dont selon les chiffres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) 85% vers l'Europe.

Activité suspendue en Libye

Alors que Nicolas Sarkozy a demandé mercredi "l'adoption rapide de sanctions concrètes" de la part de l'Union européenne (UE) contre les responsables de la répression en Libye et souhaité la suspension des relations économiques et financières avec ce pays "jusqu'à nouvel ordre", Total a annoncé avoir "commencé à suspendre" une partie de sa production dans ce pays. Présent dans plusieurs projets en Libye, le groupe pétrolier avait décidé dès lundi de rapatrier "la majeure partie de ses expatriés". Pour le groupe, la Libye représente 2,3% de sa production totale. Dans le sillage de Total, l'allemand Wintershall, l'italien ENI et l'Espagnol Repsol ont eux aussi choisi de se suspendre leur activité dans le pays membre de l'Opep.

"Pas de pénurie pour le moment"

Membre, elle aussi, de l'Opep, l'Arabie saoudite se veut rassurante. "Il y a des inquiétudes et de la peur sur le marché, mais pas de pénurie pour le moment", a estimé mardi Ali ben Ibrahim al-Nouaïmi, ministre du Pétrole du royaume.  Selon lui, l'Arabie saoudite est prête "à réagir immédiatement" pour pallier toute carence de l'offre. Le pays se dit capable de fournir les barils nécessaires qui pourraient venir à manquer. Expert consulté par Libération, Pierre Terzian considère lui aussi que l'Arabie saoudite peut compenser le manque de production en Lybie. Pour le directeur de la revue Pétrostratégies, en Europe, seule l'Italie peut être véritablement gênée par la situation libyenne puisqu'elle en importe le tiers de sa consommation, soit 500.000 barils par jour, contre 150.000 pour la France ou l'Allemagne.

La belle assurance de l'Arabie saoudite peut pourtant se trouver contrariée par la situation à Barheïn. Mardi, une grande manifestation a eu lieu dans le centre de Manama. Les opposants réclament la chute du gouvernement de ce petit Etat du Golfe. Le roi Hamad ben Issa Al-Khalifa se rend ce mercredi chez son allié saoudien. De son côté, si le roi Abdallah d'Arabie saoudite dit ne pas craindre la contagion, la déstabilisation de son voisin aurait nécessairement des retombées. Selon Pierre Terzian, les conditions ne sont pourtant pas réunies pour un basculement en Arabie saoudite. "Il y a, au sommet du royaume, de grandes discussions sur le niveau des réformes à mener", explique-t-il dans Libération en précisant : "Le roi Abdallah lui-même a lancé le dialogue national il y a quelques années".

Augmenter la production

De son côté, l'Opep affiche sa confiance et, à l'instar de l'Arabie saoudite, se dit prêt à augmenter sa production si une pénurie voyait le jour. L'organisation reconnaît pourtant que "n'importe quelle mauvaise nouvelle dans la région affecte les prix du pétrole et les pousse vers le haut", comme l'a expliqué mardi cheikh Ahmad Abdallah al-Sabah, ministre de l'Energie du Koweit. L'Opep estime que la volatilité des cours s'estompera à court terme, le prix satisfaisant pour l'organisation s'établissant entre 70 et 80 dollars. Pour calmer les esprits occidentaux qui commencent à s'échauffer, l'Opep évoque même une surabondance  de l'offre.

 
Rassurer face au vent de révolte

Si l'Europe mise sur la carte de la confiance, les Etats-Unis dont l'économie a commencé à redémarrer après la crise refusent que cet élan soit brisé. Ils appellent l'Opep à ne pas ralentir la production. Mardi, le secrétaire d'Etat adjoint à l'Energie, Daniel Poneman, a prévenu : "Au cours des derniers mois, une consommation croissante a soutenu les cours, et on s'attend à ce que tous les pays producteurs augmentent leur offre pour répondre à cette tendance".
Depuis le début de la semaine, le chef d'état-major interarmées, l'amiral Mike Mullen s'est rendu en Arabie saoudite, au Qatar et aux Emirats arabes afin de rassurer les alliés des Etats-Unis face au vent de révolte. L'amiral dit être venu "rassurer", "comprendre ce qui se passe" et affirmer que les tensions devaient "être résolues de façon pacifique". Il profite aussi de ce passage pour surveiller les intérêts des Etats-Unis dans la région.

 
 L'effet domino ? "Une invention des médias"!

Sauf changement de programme commandé par l'actualité, la prochaine réunion de l'Opep n'aura lieu qu'au mois de juin. En attendant, entre spéculation excessive et risque de pénurie, les échanges entre pays consommateurs et pays exportateurs s'annoncent serrés. Et si le printemps des révolutions se poursuivait, un basculement en Algérie changerait aussi rapidement la donne. Depuis 2008, l'Union européenne et l'Algérie négocient un accord stratégique sur l'énergie. Il doit pour le moment être conclu d'ici le mois de septembre. Mourad Medelci, le ministre algérien des Affaires étrangères estime que l'effet domino est "une invention des médias". Les récentes manifestations à Alger où, selon El Watan 4.000 étudiants se sont rassemblés lundi, ne lui donnent pas raison. L'actualité pourra donc pousser à revoir les prévisions optimistes, qu'elles viennent de l'Opep ou des pays importateurs.

Source: Nouvelobs.com

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25 juin 2008 3 25 /06 /juin /2008 14:05
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14 juin 2008 6 14 /06 /juin /2008 13:57

Le Trésor américain va augmenter "temporairement" la ligne de crédit qu'il consent aux deux géants du refinancement hypothécaire, dont les cours de Bourse se sont effondrés vendredi. Il est également autorisé à acheter des actions des deux groupes, qui auront accès, si nécessaire, aux facilités de refinancement de la Réserve fédérale.   

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Henry Paulson, secrétaire américain au Trésor. AFP/Mark Wilson.

Quatre mois après avoir volé au secours de la banque Bear Stearns, les autorités américaines ont de nouveau mis un mouchoir sur leurs convictions libérales, en dévoilant des mesures destinées à soutenir Freddie Mac et Fannie Mae, les deux géants du refinancement hypothécaire menacés d'implosion. Le Trésor, d'un côté, la banque centrale, de l'autre, ont annoncé dimanche séparément des aides aux deux sociétés, victimes d'une vague de défiance boursière sans précédent.

Le danger était que les deux groupes ne parviennent plus à trouver les liquidités indispensables à leur activité, comme Bear Stearns en avait fait l'amère expérience en mars. Or une faillite de ces entreprises aurait eu des conséquences cataclysmiques non seulement pour l'économie américaine, mais aussi pour l'ensemble des marchés financiers de la planète. "Fannie Mae et Freddie Mac jouent un rôle central dans notre système de financement de l'immobilier et doivent continuer à le faire sous leur forme actuelle de compagnies détenues par leurs actionnaires", a expliqué dans un communiqué le sécrétaire au Trésor Henry Paulson, en rejetant une nouvelle fois, comme il l'avait déjà fait vendredi, l'hypothèse d'une mise sous tutelle gouvernementale des deux sociétés.

Des mastodontes pas assez capitalisés

Fannie Mae et Freddie Mac détiennent ou garantissent 5.200 milliards de dollars de créances hypothécaires, soit plus de 40% de l'encours de crédit immobilier de la première puissance économique mondiale. Mais, avec la montée des défauts de paiements, les marchés sont de plus en plus convaincus que les deux mastodontes ne sont plus assez bien capitalisés. Leurs titres, attaqués en bourse depuis lundi, se sont effondrés de 50% en quelques minutes vendredi, dans un marché totalement paniqué.

Henry Paulson, par philosophie peu enclin aux sauvetages de sociétés privées sur fonds publics, a justifié son plan par la nécessité de "maintenir la confiance et la stabilité" du système financier et des marchés américains.

Pour éviter que les deux groupes ne se retrouvent en panne de liquidités, le Trésor va ainsi augmenter "temporairement" la ligne de crédit qu'il leur consent, actuellement limitée à 2,25 milliards de dollars. Les conditions financières de cette aide n'ont pas été précisées. La banque centrale de son côté laissera accéder les deux groupes "si nécessaire" à ses facilités de refinancement, comme peuvent depuis toujours le faire les banques commerciales et, depuis peu, les banques d'affaires. Cette source de refinancement "est conçue pour compléter la facilité existante de prêt du Trésor", a précisé la Réserve fédérale dans un communiqué.

Le Trésor se voit par ailleurs octroyer la possibilité "temporaire" d'acheter des actions de Fannie Mae et de Freddie Mac. Le communiqué ne précise pas si ces achats de titres seront effectués sur le marché, pour soutenir le cours boursier de Fannie Mae et Freddie Mac, ou s'il le seront lors d'une augmentation de capital -jusqu'ici impossible en raison du très faible cours boursier des deux sociétés. Pour organiser le sauvetage de Bear Stearns par la banque JPMorgan Chase, la Fed avait dû accepter de financer l'opération à hauteur de 30 milliards de dollars, sans garantie de récupérer l'intégralité de son investissement.

Le contribuable épargné

Le montant de ce nouveau plan n'a pas été rendu public. Henry Paulson a seulement assuré que des dispositions seront prises pour que le contribuable américain n'ait pas à en supporter le coût.

Le dernier volet du plan dévoilé par le secrétaire américain au Trésor est l'attribution d'un pouvoir consultatif à la banque centrale, lorsque la future autorité de tutelle de Fannie Mae et de Freddie Mac devra déterminer leurs niveaux minima de capitalisation et les normes prudentielles qu'elles devront respecter.

Les mesures dévoilées par M. Paulson doivent pour l'essentiel être approuvées par le Congrès.

Les pouvoirs publics se devaient d'annoncer quelque chose de concret avant l'ouverture des Bourses lundi. Ces mesures suffiront-elles à calmer des marchés où les mauvaises nouvelles se bousculent ? Une première réponse sera apportée lundi lorsque Freddie Mac procédera à un appel au marché, prévu de longue date, de 3 milliards de dollars. (source AFP)

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1 juin 2008 7 01 /06 /juin /2008 12:17
Plusieurs déclarations viennent confirmer ce mardi ce qui est constaté depuis plusieurs mois à savoir un retournement de conjoncture au niveau du logement ancien. Pour le réseau Laforêt, les prix devraient baisser d'environ 15% sur 2 ans. Seul le marché parisien résiste encore.
Les prix des appartements anciens ont, au cours du premier trimestre, ralenti leur course à Paris avec une hausse de 1,1% (contre +2% un an plus tôt) et en Seine-et-Marne (+0,6% contre +0,8%).
Les prix des appartements anciens ont, au cours du premier trimestre, ralenti leur course à Paris avec une hausse de 1,1% (contre +2% un an plus tôt) et en Seine-et-Marne (+0,6% contre +0,8%).
"La baisse, tant de fois prédite mais jamais confirmée, arrive", affirment Patrick-Michel Khider et Bernard de Crémiers, coprésidents fondateurs de Laforêt Immobilier. Selon les deux professionnels du réseau d'agences, les prix des transactions sur les logements anciens en France "vont baisser d'environ 15% sur 2 ans".

"Depuis le début de l'année 2008, les prix ont commencé à décroître, sauf à Paris et en première couronne où, à partir d'avril, ils ont cessé d'augmenter, mais sans encore véritablement enregistrer de recul", précisent-ils. Pour Laforêt Immobilier, "les acheteurs n'hésitent plus désormais à faire aux vendeurs des offres inférieures de 10% par rapport au prix demandé. De fait, les délais de vente ont commencé à rallonger: il s'écoule désormais 89 jours en moyenne contre 75 jours en 2007, entre la mise en vente d'un bien et la signature du compromis".

Pour le concurrent Century 21, qui possède 950 agences sur le territoire, les prix de vente de logements anciens en France au premier semestre 2008 ont stagné, avec une hausse de seulement 0,72% par rapport au deuxième semestre 2007. Le prix moyen d'acquisition (198.284 euros pour une superficie de 81,13 m2) ressort à 2.554 euros/m2, soit une faible progression de +0,72% par rapport aux six derniers mois de 2007. Les variations des prix moyens au m2 recouvrent de grandes disparités entre les régions et à l'intérieur de celles-ci entre les centre-villes, où les prix sont souvent encore à la hausse, et les banlieues et les grandes banlieues où les prix accusent des baisses atteignant jusqu'à 10%, souligne Century 21.

Pour les appartements, les variations des prix vont de +8% (Val d'Oise) à -12% (Basse-Normandie), alors que pour les maisons elles s'étalent de +7% (région Centre) à -5% (Yvelines). A Paris, la ferveur des acheteurs se poursuit, avec une hausse de +1,40% pour un prix moyen de 306.415 euros.

Trois critères sont avancés par Century 21 pour expliquer cette "période d'ajustement": resserrement des critères d'octroi des prêts par les banques, hausse des taux de crédit (+1% en un an) et renchérissement du prix des carburants qui fait hésiter les éventuels acheteurs à s'éloigner des villes.

Enfin, l'Institut national de la statistique (Insee) et les notaires livrent également leurs statistiques ce mardi pour les prix de l'immobilier à Paris et en Ile-de-France. Comme toujours les publications de l'Insee sont décalées dans le temps puisqu'elle ne concernent que le premier trimestre. Mais le contat est identique: les prix des appartements anciens ont, au cours du premier trimestre, ralenti leur course à Paris avec une hausse de 1,1% (contre +2% un an plus tôt) et en Seine-et-Marne (+0,6% contre +0,8%).

A l'inverse, les prix ont baissé dans les Hauts-de-Seine (-0,7% contre +2,1%), en Seine-Saint-Denis (-0,1% contre +2,3%) et dans le Val d'Oise (-1% contre +2,3%). Ils ont en revanche poursuivi leur progression dans le Val-de-Marne (+0,3% contre -0,3%), dans les Yvelines (+1,5% contre +1,2%) et dans l'Essonne (+0,6% contre +0,2%).

Sur les douze derniers mois, le ralentissement de la hausse des prix s'est généralisé en Ile-de France, à l'exception de Paris. Dans la capitale, les prix des appartements anciens ont encore progressé de 9,4% s'établissant à 6.420 euros/m2, dans une fourchette comprise de +6,1% dans le 12ème arrondissement à +13% dans le 9ème. Plus de la moitié des arrondissements de Paris continue de connaître des hausses supérieures à 10% l'an, dont le 6ème qui flirte avec les 10.000 euros/m2.

Pour les maisons individuelles, la hausse annuelle des prix a été divisée par plus de deux en petite couronne (+3,8% à 348.000 euros contre +8% en 2007) et par plus de trois en grande couronne (+2,5% à 289.100 euros contre +9,2% un an plus tôt).

La chute est surtout spectaculaire sur le nombre de ventes de logements. Le volume des ventes, pour l'ancien et le neuf, est revenu de 44.228 transactions à 40.315, soit une baisse de 8,8%, entre les premiers trimestres des années 2007 et 2008. Pour l'ensemble du marché immobilier, y compris les caves et les parkings, la baisse est de 7,9%.

Le secteur du logement ancien, qui représente près de 90% des ventes de logements en Ile-de-France, est à l'origine de cette baisse d'activité qui affecte le marché des appartements (-13,6% à Paris, -9,8% en petite couronne et -6,3% en grande couronne) comme celui des maisons individuelles (-10,2% en petite couronne et -10,8% en grande couronne).


latribune.fr


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26 mai 2008 1 26 /05 /mai /2008 00:44

La Banque Centrale américaine estime que le risque inflationniste est plus important que le risque de plongeon de la croissance économique américaine. La Fed ne donne pas d'indices sur ses intentions quant à un prochain relèvement des taux. 

La banque centrale américaine a laissé son taux directeur inchangé à 2 % et estime que les risques d'un fort ralentissement économique ont "un peu diminué" mais que le risque d'accélération de l'inflation "s'est accru". La Fed n'a en revanche pas donné d'indices sur ses intentions quant à un futur tour de vis monétaire, comme l'anticipaient certains économistes. La prochaine réunion du comité de politique monétaire aura lieu le 5 août.

Depuis la crise du subprime, la Fed avait engagé la baisse des taux la plus rapide jamais réalisée depuis 20 ans (325 points de base en quelques mois).

Après les craintes de récession, l'un des sujets de préoccupations de la Réserve Fédérale est devenu l'inflation, qui, sur les douze derniers mois, a progressé pour atteindre 4,2% en mai.

"L'incertitude sur les perspectives inflationnistes reste très élevée," estime la Fed dans son communiqué accompagnant sa décision sur les taux, et ce compte tenu de la hausse des prix de l'énergie et des matières premières et de la hausse des anticipations inflationnistes.

Dans un discours à Boston début juin, Ben Bernanke, le président de la Réserve Fédérale, avait souligné que l'inflation était élevée, en particulier à cause du coût de l'énergie, " mais que les conséquences de prix élevés des matériaux bruts sur les produits finis comme sur le coût du travail avait été limitées, en raison d'une demande intérieure en recul ". En décidant de ne pas augmenter ses taux, le Federal Open Market Committee (FOMC) indique qu'il ne veut pas exagérer le risque inflationniste et qu'il prendra le temps nécessaire pour l'évaluer comme pour mesurer l'impact de la stratégie qu'il a mené jusqu'à présent.

Dans son communiqué du mois d'avril, le FOMC n'avait pas précisé si d'une croissance faible ou d'une reprise rapide de l'inflation, elle voyait un danger plus important. Elle avait seulement indiqué qu'elle agirait au mieux pour faciliter la reprise et maintenir des prix stables. Selon une enquête de Reuters et de l'Université de Michigan, l'inflation moyenne annuelle pourrait atteindre 3,4% au cours des cinq prochaines années.

L'économie américaine a montré une résilience surprenante sur le premier trimestre et le produit intérieur brut a enregistré une croissance de 0,9%. Dans son discours à Boston, Ben Bernanke avait souligné que " les risques d'un ralentissement substantiel avaient diminués ". Mais l'environnement reste difficile. Le chômage est en hausse et la crise de l'immobilier ne donne toujours pas le signe d'avoir atteint son plancher. Un nouvel indicateur a montré que les ventes de maisons neuves (512.000 en rythme annualisé) étaient en chute de 2,5% en mai par rapport au mois précédent et de 40% sur un an.

Les économistes parient néanmoins sur une reprise de la hausse des taux directeurs à court terme, certains avançant le mois d'Août comme une date probable. Une hausse des taux d'intérêt pénaliserait les banques, dont les bilans sont affectés par de lourdes pertes et provisions. Elle serait tout particulièrement mal vue par les banques commerciales alors que les banques d'investissement continuent de profiter d'une fenêtre de financement exceptionnelle offerte par la Réserve Fédérale afin de résorber les effets de la crise des " subprimes ".


Virginie Robert (à New York)
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20 mai 2008 2 20 /05 /mai /2008 20:47
A la une de l'actualité cette semaine, les prévisions pessimistes de l'Insee sur la croissance et le pouvoir d'achat en France. Le retournement du marché immobilier, la remise en question du contrat entre EADS et le Pentagone, le Livre Blanc sur la défense et les mauvais résultats des banques américaines ont également fait les gros titres.
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L'INSEE PREVOIT UN "COUP DE FREIN" SUR LA CROISSANCE ET UNE STAGNATION DU POUVOIR D'ACHAT

La résistance de l'économie française au premier trimestre n'était-elle que provisoire ? L'Insee semble le penser. L'institut de la statistique estime en effet que la croissance va subir un "net coup frein" en 2008 pour se limiter à 1,6%. C'est au troisième trimestre que l'économie française souffrira le plus, avec un PIB en stagnation voire une possible "incursion en territoire faiblement négatif". Le gouvernement table pour sa part sur une croissance comprise entre 1,7% et 2% cette année. Christine Lagarde, la ministre de l'Economie, n'a donc pas tardé à réagir, jugeant ces prévisions "exagérément pessimistes". Le premier ministre François Fillon estime pour sa part que l'objectif du gouvernement est "extrêmement réaliste". Mais pour l'Insee, de nombreux facteurs devrait pénaliser fortement l'économie française: le ralentissement de l'activité mondiale, la crise financière, le retournement du marché immobilier, l'euro fort ou encore la flambée des prix des matières premières.

Selon l'Insee, la consommation des ménages devrait surtout souffrir de l'inflation. Après un pic à 3,6% en rythme annuel en juillet, la progression de l'indice des prix devrait s'établir à 3,2% sur l'ensemble de l'année, au plus haut depuis 1991. Du coup, le pouvoir d'achat par unité de consommation pourrait connaître une croissance nulle. La consommation des ménages, principal moteur la croissance, n'augmenterait alors que 1,3% en 2008, contre 2,5% l'an passé. La consommation alimentaire devrait même baisser de 1,1% malgré une modération des prix prévue par l'Insee sous l'effet de la loi de modernisation de l'économie. Quant au chômage, "la baisse, encore sensible au premier trimestre, devrait quasiment s'interrompre" estime l'institut, qui table sur un taux de 7,1% à la fin de l'année, contre 7,2% au premier trimestre.

LE MARCHE IMMOBILIER FRANÇAIS TOUCHE A SON TOUR PAR LA CRISE

Le retournement du marché immobilier français se confirme. Les promoteurs immobiliers tablent ainsi sur un recul de 15 à 20% des ventes logements neufs cette année. Au premier trimestre, ces dernières ont déjà chuté de 28%. Une tendance confirmée par l'Insee qui prévoit une baisse importante de l'investissement résidentiel des ménages. Première victime: le promoteur immobilier Kaufman and Broad avec une chute de 71,3% de son bénéfice net au premier semestre qui a entraîné jeudi un plongeon de 17% de son action à la Bourse de Paris. "La baisse de l'activité est due essentiellement au changement d'attitude des banques dans l'octroi des crédits, à la montée des taux d'intérêt et à l'attentisme des acquéreurs, plus marqué au deuxième trimestre," explique son PDG Guy Nafilyan.

De fait, le volume des offres de crédits acceptés par les banques a baissé de 10% au premier trimestre alors que le taux fixe moyen des prêts immobiliers a franchi la barre des 5%. "Un niveau jamais atteint depuis 2003", selon le courtier Empruntis. Les mises en chantier devraient également reculer cette année après avoir connu une chute de 19% au premier trimestre. Mais si les stocks de logements neufs invendus sont au plus depuis 1992, les prix ne devraient en revanche pas fortement baisser.

LES BANQUES AMERICAINES TOUJOURS PENALISEES PAR LA CRISE FINANCIERE

La finance américaine n'est pas encore sortie de la crise. Mardi, Goldman Sachs a jeté un nouveau pavé dans la mare en estimant que les banques américaines vont devoir lever jusqu'à 65 milliards de dollars de capitaux pour consolider leurs comptes. En cause: la crise du crédit qui devrait se poursuivre au moins jusqu'au début de l'année 2009. Cette somme s'ajoute aux 120 milliards de dollars déjà levés par le secteur depuis l'été 2007. La banque a également revu à la baisse ses objectifs de cours pour 14 établissement américains et réduit sa prévision de résultat sur 11 d'entre elles. Un pessimisme qui a fait chuter les valeurs bancaires à Wall Street. Et les mauvais résultats de Lehman Brothers et de Morgan Stanley ne rassurent pas non plus les marchés.

Comme annoncé la semaine dernière, Lehman Brothers a publié lundi sa première perte trimestrielle depuis son introduction en bourse en 1994. La banque a perdu 2,8 milliards de dollars, la faute à 4 milliards de dollars de dépréciations, dont 2,4 milliards liés aux crédits hypothécaires, les fameux subprimes. De son côté, Morgan Stanley a dégagé un bénéfice net de 1,02 milliard de dollars sur son premier trimestre, en baisse de 57% par rapport à l'an passé. Seule Goldman Sachs parvient à résister à la crise. La première banque d'investissement américaine a certes publié un repli de 11% de son bénéfice net au premier trimestre, à 2,1 milliards de dollars, mais elle a largement dépassé les attentes des analystes. A l'inverse, Wall Street craignait vendredi un "profit warning" de Merrill Lynch et s'inquiétait des dégradations de note financières des réhausseurs de crédit Ambac et MBIA.

LE CONTRAT D'EADS AVEC L'ARMEE AMERICAIN REMIS EN QUESTION

Mauvaise nouvelle pour le groupe européen d'aéronautique, d'espace et d'armement EADS, la maison-mère d'Airbus. Son contrat avec l'US Air Force est en suspens après le verdict rendu mercredi par le Government Accountability Office (GAO). L'équivalent américain de la Cour des Comptes a en effet donné raison à Boeing dans son recours contre l'attribution au groupe européen et à son partenaire américain Northcorp Grumman d'un contrat de 35 milliards de dollars pour la fourniture de 179 avions ravitailleurs. "Notre étude nous a conduits à conclure que l'Armée de l'air a commis nombre d'erreurs significatives qui pourraient avoir affecté le résultat d'une compétition qui était serrée entre Boeing et Northrop Grumman", estime le GAO dans son rapport. Cet avis n'est consultatif et US Air Force a 60 jours pour décider de suivre ces recommandations ou d'entériner ce contrat. Le Pentagone avait annoncé avant le verdict que tout nouveau délai dans le renouvellement des avions ravitailleurs poserait un véritable problème, alors que le programme a déjà dix ans de retard.

Pour autant, la décision du GAO devrait être suivi par les pouvoirs publics. D'autant plus que le dossier est devenu un véritable enjeu électoral, sur fond de protectionnisme. L'enjeu est en tout cas de taille pour EADS. Car ce contrat ne marque qu'une première étape pour le groupe européen. A terme, ce sont près de 500 avions ravitailleurs qui devront être remplacés par l'Air Force. Plus de 100 milliards de dollars sont en jeu. EADS avait ouvert une première porte en s'immisçant sur un marché jusqu'à présent réservé aux groupes américains. Il espère désormais que le verdict du GAO n'a pas refermé cette porte à clé.

DEFENSE NATIONALE : 54 000 POSTES SUPPRIMES ET NOUVELLES PRIORITES STRATEGIQUES

Moins d'hommes mais plus d'équipements. C'est en substance le message délivré par Nicolas Sarkozy lors de la présentation du Livre blanc sur la défense et la sécurité nationale. 54.000 postes seront ainsi supprimés en six ou sept ans dans les effectifs militaires et civils du ministère de la Défense, dont 46.000 pour les armées. Dans le même temps, la réforme de la carte militaire prévoit la fermeture de dizaines de bases et de casernes, dont "20 ou 30 sites majeurs" en France, selon le ministre Hervé Morin. Ces annonces ont immédiatement été suivies par des appels à la grève des 75.000 agents civils du ministère. Sous couvert d'anonymat, des officiers ont vivement critiqué les "incohérences" du Livre blanc. "Une réduction prévisible et sans imagination du format des armées, à peine compensée par d'hypothétiques innovations technologiques et organisationnelles: il y a comme une imposture à présenter ces résultats comme un progrès dans l'efficacité de l'instrument militaire", dénonce ce groupe d'officiers, autobaptisé Surcouf.

Les économies générées par ces suppressions de postes seront réaffectées au budget de la Défense, stable en volume jusqu'à 2011 puis augmenté d'1% par an entre 2012 et 2020. C'est le budget des équipements qui profitera de ce redéploiement. Il sera porté à 18 milliards d'euros en moyenne par an, contre 15,5 milliards en moyenne lors de la période 2003-2008. De 2009 à 2015, les investissements porteront essentiellement sur le renseignement, notamment spatial, ou encore sur les avions ravitailleurs. Les dix années suivantes seront consacrées au renouvellement de la flotte de surface et à la modernisation de l'aviation.


Jérôme Marin

Source:latribune

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12 mai 2008 1 12 /05 /mai /2008 00:29
Erik Izraelewicz

Mieux vaut tard que jamais. Sous la pression de leurs opinions publiques, les dirigeants politiques de la planète ont enfin pris conscience du danger que l'envolée des prix du brut fait peser sur la stabilité du monde, sur sa croissance économique aussi. Les pêcheurs, routiers et agriculteurs français n'auront pas été les seuls à tirer la sonnette d'alarme. À Séoul (Corée du Sud), Oran (Algérie) ou Irun (Espagne), partout dans le monde, la hausse des prix du carburant provoque de violentes réactions. Face à la menace, les têtes qui nous gouvernent se mobilisent enfin. Une série de grandes rencontres internationales vont leur permettre de mettre les choses à plat dans ce dossier explosif. À Osaka ce week-end avec la réunion des ministres des Finances des huit principaux pays industrialisés, à Bruxelles la semaine prochaine lors du sommet européen, à Djedda le 22 juin enfin, à l'occasion d'une réunion d'urgence provoquée par l'Arabie Saoudite, pays producteurs et consommateurs vont reprendre le dialogue. Celui-ci ne s'annonce pas nécessairement dans les meilleurs termes. Chacun continue de faire porter à l'autre la responsabilité de la flambée du brut. Les producteurs mettent en cause la spéculation pratiquée dans les pays consommateurs. Ces derniers, les États-Unis notamment, dénoncent le malthusianisme des premiers. Les pays émergents sont à leur tour stigmatisés. Les Occidentaux, le G8 notamment, s'apprêtent à leur reprocher de subventionner la consommation d'essence - d'alimenter ainsi indûment la demande mondiale. Ils ont bon dos. Bruxelles vient tout juste d'autoriser, hier, les pays de l'Union à accorder des " aides ciblées " aux professions les plus affectées. Vouloir interdire les subventions chez les autres quand on les développe chez soi : quelle indécence ! Néanmoins, que le dialogue s'engage, même dans des termes aussi confus, est déjà une bonne chose. La suite ne s'annonce pas facile pour autant. Difficile, du côté de l'Opep, d'augmenter immédiatement la production mondiale. Difficile, pour le G8, de ne pas répondre aux appels à l'aide de populations désespérées. Difficile enfin de vouloir empêcher les pays pauvres de se développer. Le dialogue, s'il permet à chacun d'exprimer sa bonne foi, pourra aider à calmer la spéculation. La pire des choses, ce serait ensuite que tout ce petit monde se parle mais ne parvienne pas à s'entendre.


 

Source: la tribune

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10 mai 2008 6 10 /05 /mai /2008 18:50
L'ancien Premier ministre propose de neutraliser la fiscalité au-delà d'un certain seuil de prix pour le baril. Le patron de Gazprom voit le cours du baril atteindre prochainement 250 dollars. L'AIE table sur une modération provisoire de la demande mondiale de pétrole.
La demande mondiale de pétrole devrait enregistrer cette année sa plus faible croissance depuis six ans, selon l'Agence internationale de l'énergie.
La demande mondiale de pétrole devrait enregistrer cette année sa plus faible croissance depuis six ans, selon l'Agence internationale de l'énergie.
Face au pétrole cher, la course aux bonnes idées est lancée ! Ainsi, l'ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin a-t-il proposé ce mardi la création d'un "plafond fiscal du baril". "Cela veut dire par exemple qu'au dessus des 100 dollars, on neutralise la fiscalité", a déclaré sur RTL le sénateur de la Vienne.

Il a souligné que cette idée "va dans le sens d'ailleurs des propositions de Nicolas Sarkozy sur la TVA" et a estimé que si cela "peut être au niveau européen, ça serait mieux". "Par exemple, pour six mois on fixe un plafond fiscal du baril" et au-delà, on neutralise l'aspect fiscal", a précisé le vice-président du conseil national de l'UMP.

Cette proposition intervient alors que les inquiétudes grandissent face à un marché pétrolier qui ne se calme pas. Le directeur général du géant russe de l'énergie, Gazprom, a déclaré mardi s'attendre à ce que les cours du pétrole brut grimpent à 250 dollars le baril. Alexeï Miller a jugé, lors d'une conférence de presse à Deauville, que les cours intégraient un élément de spéculation qui ne constitue pas néanmoins selon lui "une influence déterminante".

La demande mondiale de pétrole devrait cependant enregistrer cette année sa plus faible croissance depuis six ans, en raison notamment de la réduction des subventions dans plusieurs pays en développement, a déclaré mardi l'Agence internationale de l'énergie (AIE). La consommation mondiale d'or noir devrait augmenter de 800.000 barils par jour (bpj) sur l'année, une croissance inférieure de 230.000 bpj à la prévision antérieure, précise-t-elle dans son dernier rapport mensuel sur le marché pétrolier. Il s'agirait alors de la demande la plus faible depuis 2002.

La flambée des cours pétroliers a contraint ces dernières semaines plusieurs pays d'Asie à réduire leurs aides publiques pour le carburant. L'Inde, l'Indonésie, la Malaisie, le Sri Lanka et Taiwan ont tous révisé leurs prix administrés, ce qui devrait, selon l'AIE, réduire légèrement la croissance de la demande dans la région.

"La modération de la croissance de la demande pourrait n'être cependant que temporaire, la forte croissance économique restant l'élément moteur", estime l'AIE, ajoutant que les perspectives de réduction des aides en Chine et au Moyen-Orient restaient éloignées. L'AIE, qui conseille vingt-sept pays industrialisés, a parallèlement revu à la baisse sa prévision de croissance de l'offre des pays hors-Opep, à 460.000 bpj contre 680.000 auparavant. Elle a relevé de 300.000 bpj sa prévision 2008 de demande de pétrole de l'Opep, la portant à 31,6 millions de bpj.

Les cours du brut léger américain reculaient légèrement, sous 134 dollars le baril, ce mardi matin, après avoir atteint vendredi un record à 139,12 dollars.


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4 mai 2008 7 04 /05 /mai /2008 19:32
Dans ses "Perspectives économiques" de printemps, l'Organisation de coopération et de développement économiques ne prévoit plus que 1,8% de croissance cette année pour la zone OCDE, 1,2% pour les Etats-Unis, 1,7% pour la zone euro et 1,8% pour la France. Elle entrevoit la fin de la crise financière mais s'inquiète de la résurgence de l'inflation.
Pour l'ensemble de la zone OCDE, la projection de croissance pour 2008 est ramenée à 1,8%.
Pour l'ensemble de la zone OCDE, la projection de croissance pour 2008 est ramenée à 1,8%.
C'était attendu mais la correction est sévère. L'OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques) a révisé en forte baisse ses prévisions de croissance mondiale ce mercredi, sans entrevoir d'amélioration avant le deuxième semestre 2009. Pour l'ensemble de la zone OCDE, la projection de croissance pour 2008 est ramenée à 1,8% au lieu de 2,3% dans ses prévisions de décembre. Pour 2009, la prévision est réduite de moitié à 1,7%.

Sur la base d'une stabilisation des cours du pétrole autour de 120 dollars le baril, l'OCDE anticipe une croissance de 1,2% aux Etats-Unis cette année puis de 1,1% en 2009, au lieu des 2% et 2,2% prévus. Pour la zone euro, ses projections sont de 1,7% cette année puis 1,4% en 2009, au lieu de 1,9% et 2% précédemment attendus.

Pour la France, l'organisation table sur une progression de 1,8% du PIB en termes réels cette année et de 1,5% en 2009. En 2007, la croissance avait été de 2,7% dans l'ensemble de la zone OCDE, 2,2% aux Etats-Unis, 2,1% en France et 2,6% dans la zone euro.

L'OCDE souligne que "la situation économique actuelle est particulièrement instable et la marge de risque autour des prévisions est large". "Ce sont plusieurs trimestres de faible croissance qui s'annoncent pour la plupart des économies de l'OCDE. Dans le même temps, l'inflation pourrait rester forte pendant une certaine période", écrit Jorgen Elmeskov, économiste en chef par intérim, dans un éditorial intitulé "Après la tempête?". "Ce scénario est le résultat conjugué de la tourmente qui s'est emparée des marchés de capitaux, du refroidissement des marchés du logement et de la forte hausse des prix des matières premières", ajoute-t-il.

L'OCDE n'exclut pas une croissance négative au deuxième trimestre aux Etats-Unis et s'attend à ce que la croissance de l'ensemble de la zone OCDE ne dépasse pas 0,5% en rythme annualisé sur ces trois mois, soit son plus bas niveau depuis l'éclatement de la bulle Internet. La reprise serait ensuite graduelle et il faudrait attendre le deuxième semestre 2009 pour retrouver le rythme potentiel de croissance.

Dans les pays émergents en revanche, la croissance devrait se modérer mais demeurer vigoureuse, surtout en Chine où elle a atteint encore 10,5% en rythme annualisé au premier trimestre.

"Il semble de plus en plus probable que les turbulences sur les marchés financiers ont commencé à se calmer. Néanmoins, leurs répercussions freineront la croissance encore longtemps", note l'OCDE en estimant que les "vents contraires financiers" ne s'atténueront qu'au premier semestre 2009.

D'ici là, l'organisation entrevoit des risques liés au marché immobilier ou à une récession américaine plus longue que prévu, mais ajoute qu'une fois les turbulences financières dissipées, la reprise pourrait être plus rapide que prévu. En tout état de cause, souligne l'OCDE, "il conviendra de réexaminer le régime de contrôle prudentiel des marchés" pour tirer les enseignements de la crise des "subprimes".

L'OCDE a parallèlement revu à la hausse ses prévisions d'inflation, tablant sur un niveau "inconfortable" de 3% pour l'ensemble de la zone cette année. Le taux d'inflation moyen atteindrait 3,2% aux Etats-Unis et 3,4% dans la zone euro, avant de décélérer à 2% et 2,4% respectivement en 2009. Le rapport voit dans la résurgence de l'inflation une "évolution" de la mondialisation qui, après avoir été longtemps désinflationniste - en procurant notamment aux pays développés des produits manufacturés à bas prix - prend une autre dimension avec l'augmentation de la demande intérieure des pays émergents, notamment en énergie et en produits alimentaires de base.

De même, relève l'OCDE, le boom du crédit et du logement avait été alimenté par des taux d'intérêt faibles, "conséquence de l'excédent mondial d'épargne auquel les économies émergentes ont largement contribué". Ainsi les économies de l'OCDE se trouvent-elles confrontées à trois chocs - crise financière, refroidissement du marché du logement et envolée des prix de l'énergie et des produits alimentaires - qui sont "indissociables de la montée en puissance des marchés émergents sur la scène mondiale".

L'OCDE s'invite dans le débat sur les prix du pétrole et des produits alimentaires de base en recommandant aux gouvernements de résister à la tentation de mesures compensatrices. "Ce n'est qu'en permettant aux bons signaux de prix d'influer sur l'offre et la demande que l'on parviendra à un meilleur équilibre des marchés", lit-on dans le rapport. "Il vaut mieux répondre aux préoccupations quant au niveau de vie des personnes à faible revenus par un système bien conçu de transferts fiscaux et sociaux".

Dans ce contexte de faible croissance et d'inflation élevée, l'OCDE recommande à la Réserve fédérale américaine et à la Banque centrale européenne de maintenir leurs taux d'intérêt - à respectivement 2% et 4% - jusqu'en 2009. Elle prône en revanche des réductions de taux marquées au Canada et au Royaume-Uni.

Pour ce qui est de la politique budgétaire, l'organisation juge bien à propos les dégrèvements d'impôts temporaires mis en oeuvre aux Etats-Unis "et qui ont de bonnes chances d'apporter le soutien nécessaire à l'activité". Mais elle juge les arguments en faveur d'une stimulation budgétaire peu convaincants ailleurs. "Les tensions inflationnistes dans la zone euro sont en effet telles qu'il faudrait sans doute contrebalancer une éventuelle stimulation par des mesures de politique monétaire et, en tout état de cause, les stabilisateurs automatiques y sont beaucoup plus forts qu'aux Etats-Unis", relève le rapport. "Au Japon, la situation budgétaire n'autorise aucune mesure budgétaire expansionniste et l'économie est de toute façon moins affectée par la tourmente financière".


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1 mai 2008 4 01 /05 /mai /2008 19:42
Sur le premier trimestre, selon le ministère du Logement, le nombre de transactions dans le neuf a chuté de près de 30 % et les mises en chantier ont reculé de près de 20 %. Au total, le stock d'invendus atteint 105.000 logements contre une moyenne de 40.000 au pic du marché immobilier. Les signes de retournement du marché se multiplient mais la profession table toujours sur un atterrissage en douceur.
Vincent Renard, directeur de recherche au CNRS
Vincent Renard, directeur de recherche au CNRS
Oui : " Les prix vont mieux refléter la réalité du marché " (Vincent Renard)

Les signes d'un retournement du marché plus prononcé que prévu commencent en effet à se manifester. Pour autant, je ne crois pas à l'hypothèse d'un krach. Il faut s'attendre à une baisse graduelle des prix et surtout, contrairement à la crise des années 1990, elle sera très différenciée selon la nature des biens et les régions. Le marché recouvre à la fois une pénurie de bons logements - il existe en effet toujours une demande importante de logements -, et une surabondance de produits difficiles à vendre. Les familles recomposées, l'allongement de la durée de la vie ou l'essor d'une clientèle étrangère sont autant de facteurs de soutien, en particulier dans les grandes villes ou les zones bien desservies par les transports. Le problème de la France, c'est sa faible capacité à mener une stratégie d'urbanisme adaptée à la demande. La machine à construire est en panne, faute de foncier disponible, et parfois par manque de volonté des maires. Du coup, les grands projets comme les ZAC sont délaissés au profit de petits lotissements dispersés dans la nature et des logements individuels, contribuant à l'étalement urbain, en contradiction avec les objectifs du " Grenelle ". Ces biens auront de plus en plus de mal à trouver des acquéreurs, les ménages modestes étant à la limite de la solvabilité. Quant aux prix, ils vont sans doute mieux refléter la réalité du marché : la multiplication des transactions haut de gamme a tiré ces derniers temps la moyenne des prix à la hausse, créant une illusion de gonflement des prix généralisée. Les aberrations de prix constatées deviendront à nouveau l'exception et non plus la règle.

Alexandre Mirlicourtois, directeur des études économiques, Xerfi Études Paris
Alexandre Mirlicourtois, directeur des études économiques, Xerfi Études Paris
Non : " La purge est inévitable et la sortie de crise n'est pas attendue avant 2011 " (Alexandre Mirlicourtois)

Tous les indicateurs virent au rouge, et ce de manière assez brutale. Sur le logement neuf, le retournement se confirme nettement mais il était finalement, malgré des discours rassurants, attendu par les promoteurs qui ontmultiplié ces derniers mois les offres promotionnelles. Le stock d'invendus, l'un des témoins les plus pertinents du marché, a été multiplié par trois par rapport aux bonnes années et représente un an de ventes. Les professionnels ont d'ailleurs réagi rapidement, comme en témoigne le recul très net des mises en vente. Sur l'ancien, un sondage récent révèle que deux tiers des notaires anticipent une baisse des prix cette année. Il existe en effet toujours un décalage de plusieurs mois entre la contraction de l'activité et l'ajustement des prix. En dix ans, les prix dans l'ancien ont grimpé enmoyenne de 150%, des hausses comparables à celles constatées en Espagne ou aux Etats-Unis. Certes, en France, il y a eu un effet de rattrapage mais également beaucoup d'excès. La purge est donc inévitable. Il existe toutefois des forces de rappel, comme un taux d'endettement moyen des ménages plus faible que chez nos voisins, car l'accès au crédit des ménages aux revenus précaires y est plus difficile. Et le pourcentage de propriétaires y est moins élevé. Je prévois une baisse totale moyenne des prix, d'ici à 2011, de 10 % à 15 %. Cela n'effacera donc pas toute la hausse de ces dernières années mais la situation est bel et bien durablement dégradée. Et, comme toujours dans l'immobilier, à la hausse comme à la baisse, lorsqu'un cycle est enclenché, il est difficile de faire marche arrière...

La crise est dans les murs
*En France, c'est bien connu, rien ne se passe comme chez nos voisins : le nuage de Tchernobyl s'est, rappelons-le, arrêté aux frontières. À l'heure où la crise de l'immobilier frappe durement les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, l'Irlande ou bien l'Espagne, et où la convergence des cycles est régulièrement mise en évidence par l'OCDE ou le FMI, le scénario de l'atterrissage en douceur, après dix années de folle hausse, était jusqu'ici toujours privilégié par les observateurs. La publication, mardi, des chiffres calamiteux du logement neuf a donc eu l'effet d'une douche froide, au point que les promoteurs et agents immobiliers mettent en doute la fiabilité des statistiques du ministère. S'il est vrai que le secteur est caractérisé par une information tardive et imparfaite — qui ralentit l'ajustement par les prix —, les chiffres sont têtus et ils peuvent se comparer avec les pays les plus touchés par la crise. Seule différence, les prix se maintiennent en France. Mais la dynamique de baisse est bel et bien enclenchée. Le gonflement des stocks va, d'une part, renforcer le pouvoir de négociation des acheteurs, avec l'aide tacite des agents immobiliers, qui jouent leur survie. Et, d'autre part, la spirale de baisse devrait inciter les acheteurs à différer leur achat et les vendeurs à reporter leur projet d'acquisition de nouvelle résidence. Restent les primo-accédants : mais ils risquent de trouver le guichet des banques fermé !


ÉRIC BENHAMOU


 

Source:la tribune

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