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3 mai 2010 1 03 /05 /mai /2010 13:58

grece 56.1260536932ATHENES/LONDRES (Reuters) - Le plan de 110 milliards d'euros promis à la Grèce réduit le risque d'un défaut cette année mais il ne mettra pas fin à la crise qui sape la confiance des investisseurs à l'égard des économies périphériques de la zone euro.

Les gouvernements des pays membres de la zone euro et le Fonds monétaire international (FMI) semblent désormais déterminés à lever les obstacles politiques qui entravent l'octroi d'une aide à la Grèce et ils ont accepté de lui venir en aide alors qu'elle doit rembourser sous peu 8,5 milliards d'euros d'obligations arrivant à maturité.

Mais la question de l'aptitude d'Athènes à mettre en oeuvre la cure d'austérité promise reste en suspens, d'autant que les syndicats grecs s'opposent aux mesures d'économies décidées par le gouvernement de George Papandréou.

Les marchés s'interrogent en outre sur les capacités de la Grèce, souvent présentée comme non-compétitive, à survivre à ces mesures d'austérité tout en restant dans la zone euro alors que ce maintien l'empêche de dévaluer sa monnaie et de contrôler ses propres taux d'intérêt.

Si le plan d'aide échoue, d'autres pays de la zone euro aussi lourdement endettés pourraient à leur tour faire face à la défiance des marchés.

"Il y a beaucoup d'exemples de pays qui ont su mettre en place des ajustements budgétaires de ce calibre, donc, économiquement parlant, cela peut être fait", relève Alberto Alesina, professeur à Harvard.

"Mais dans la plupart des cas, l'économie avait bien réagi et avait bénéficié d'une phase de croissance lors du processus d'ajustement. Mais l'économie grecque est si faible qu'il y a un grand point d'interrogation."

OBJECTIFS

Plusieurs analystes ont toutefois souligné que les nouveaux objectifs définis par la Grèce étaient réalistes.

Le dernier plan annoncé par Athènes prévoit de réduire davantage encore les dépenses du gouvernement et il lui donne jusqu'à 2014 pour ramener le déficit budgétaire sous les 3% du PIB définis par le pacte de stabilité.

"C'est clairement un programme rigoureux, impressionnant à tous égards", remarque Erik Nielsen de Goldman Sachs.

Mais la mise en place des mesures d'austérité se heurtera sans doute à l'opinion publique qui se voit imposer une baisse des salaires et des retraites dans la fonction publique ainsi que des hausses d'impôts et de l'âge de départ à la retraite.

Les Grecs rechignent à payer la facture d'une crise qu'ils estiment avoir été déclenchée par une classe politique corrompue.

Si des enquêtes parlementaires ont été ouvertes sur une série de scandales, aucun homme politique n'a jusqu'à présent été traduit en justice.

"La société restera tolérante si elle constate des résultats d'ici la fin juin, si le tableau est meilleur et si les déficits sont réduits", souligne Costas Panagopoulos, directeur de l'institut de sondages ALCO.

"Mais pour éviter les risques d'explosion sociale, le gouvernement devra satisfaire l'exigence de justice. Le peuple ne doit pas avoir l'impression d'être le seul à payer."

Les études d'opinion montrent une opposition grandissante aux mesures d'austérité et un rejet de la manière dont le gouvernement gère la crise, même si le soutien populaire apporté à la personne du Premier ministre George Papandréou reste fort.

Par ailleurs, les analystes s'interrogent sur les conséquences de cette cure d'austérité sur les entreprises grecques et les banques du pays.

Les participants au plan d'aide à la Grèce ont fait part de leurs inquiétudes sur le devenir du secteur bancaire grec. Des responsables de l'Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI) ont déclaré qu'Athènes fournirait des liquidités aux banques et créerait un fonds destiné à garantir leur solvabilité.

Afin de soutenir le retour de la croissance, le Premier ministre prévoit de réformer le marché de l'emploi, les services publics et la régulation. Selon des économistes, s'il parvenait à mettre fin à l'évasion fiscale, il pourrait renflouer le budget grec de plusieurs points de pourcentage.

Mais il faudra des années avant que ces réformes portent leurs fruits, d'autant que George Papandréou devra surmonter l'hostilité du secteur public et celle de la vieille garde du Pasok, le parti socialiste grec dont il est issu.

FONDS MONÉTAIRE EUROPÉEN

D'autres risques de tensions proviennent de la zone euro et des pays qui ont accepté de mettre la main à la poche pour éviter un naufrage de la Grèce.

Il y a quelques mois encore, un fort engagement à soutenir la Grèce aurait pu apaiser les craintes et permettre à Athènes d'emprunter sur les marchés sans avoir à recourir à un plan d'aide.

Au lieu de cela, les gouvernements de la zone euro ont tergiversé sur les termes et les conditions d'un plan d'aide alors que la montre jouait contre Athènes. L'accord annoncé dimanche a été conclu parce qu'il permet de préserver la monnaie européenne, mais il l'a été à moins de trois semaines d'une échéance cruciale pour les emprunts grecs.

Cela laisse entendre que si la Grèce avait besoin de davantage de fonds, ils pourraient lui être refusés. Des économistes estiment en outre que si le Portugal, l'Irlande ou l'Espagne venaient à leur tour réclamer une aide, son montant total pourrait atteindre 500 milliards d'euros, une somme très difficile à réunir.

La Commission européenne envisage de créer un mécanisme permanent qui permettrait de gérer de telles crises. Elle pourrait s'inspirer de la proposition allemande de lancer un Fonds monétaire européen, ce qui nécessiterait toutefois plusieurs mois et une modification des traités européens.

Avec la contribution de Noah Barkin et Renee Maltezou, Nicolas Delame pour le service français, édité par Jean-Michel Bélot.

Source.Capital.fr

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commentaires

L
<br /> Super ton blog...<br /> <br /> <br />
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