Le CAC40 (+1,94% et +1,6% hebdo) est en train d'afficher se seconde plus forte hausse de son histoire pour un mois de septembre (+8,3% contre +8,6% en septembre 1997), ce qui tient du prodige lorsque l'on se remémore de la conjoncture extrèmement favorables de l'époque... et qui n'a strictement rien à voir avec le panorama économique pour le moins incertain de l'année 2010.
Il est également singulier de voir le CAC40 gagner 100Pts en quelques heures sur la publication d'une seule statistique favorable aux Etats Unis (et encore, un rebond de +2% des commandes de biens durables après -2,8% en juillet, cela ne constitue qu'un rattrapage partiel) alors que la seconde était franchement décevante (stagnation de ventes de logements neufs sur un plancher historique de 288.000 au lieu de 310.000 attendu).
Il s'agit d'une nouvelle surréaction des opérateurs qui saisisse la première occasion pour propulser les indices boursiers vers des niveaux qui n'ont pas de corrélation évidente avec l'actualité du jour, de la semaine ou du mois écoulé: le Nasdaq par exemple engrange +12% depuis le 1er septembre, sa seconde plus forte hausse pour un début d'automne depuis... 1998.
Bien sur, des statèges évoquent régulièrement un arbitrage au détriment des marchés obligataires (qui deraient l'objet d'une bulle) et au profit des actions.
Ceci expliquerait la démesure des écarts -et leur apparente inconhérence des derniers jours- au gré de l'appétit ou de l'aversion au risque.
Comment en quelques heures -et sans chiffres bouleversant radicalement la donne macroéconomique- peut-on voir 100% des actions du CAC40 passer du vert au rouge de façon totalement univoque, et pour la seconde fois en 48H?
Les investisseurs n'éprouvent aucun sentiment d'inquiétude lorsque le Dollar plonge sous les 1,34E pour s'inscrire à 1,3480E tandis que l'once d'or pulvérise un record historique au-dessus de la barre des 1.300$ l'once.
Mais si les perspectives économiques sont si bonnes aux USA (grâce au seul rebond des commandes au mois d'août?), pourquoi vendre du Dollar et chercher refuge sur le métal précieux ?
A Paris, les programmes de trading automatisés (les mêmes qui était lourdement vendeurs hier matin puis de nouveau ce vendredi à l'ouverture) était pris dans une véritable spirale d'achat auto-entretenue : priorité au secteur bancaire avec Crédit AGricole (+5%), Sté Générale (+3,9%), Natixis (+2,9% malgré un avis négatif) ou encore AXA (+3%).
L'étude positive d'ODDO a fait exploser Alcatel-Lucent à la hausse (+7,5%), la chute du Dollar n'a même pas affecté EADS (+3,8%), ni Michelin (+3,7%), ni Schneider (+3,6%).
Aucun repli au sein du CAC40, sinon EDF qui s'effrite sur le fil de -0,1%.
Source: Cerclefinance.com
