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6 décembre 2010 1 06 /12 /décembre /2010 20:16

arton4918Les réponses de moyen et long terme envisagées pour mettre fin à la crise de la dette divisent les membres de la zone euro, dont les ministres des Finances se réunissaient lundi à Bruxelles sur fond de tensions persistantes sur les marchés.

 

L'Eurogroupe doit notamment évoquer l'idée d'un relèvement des capacités de la Facilité européenne de stabilité financière (FESF), soutenue par le FMI, ou celle du lancement d'"eurobonds", relancée par le Luxembourg et l'Italie, qui ne font pas l'unanimité au sein des Seize et sont ouvertement rejetés par Berlin.

Le président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, et le ministre italien des Finances, Giulio Tremonti, ont plaidé lundi dans une tribune publiée par le Financial Times pour la création d'obligations de la zone euro, ou "E-bond", pour envoyer le signal aux marchés d'une "irréversibilité de l'euro".

Selon un rapport du Fonds monétaire international (FMI) obtenu par Reuters, Dominique Strauss-Kahn demandera quant à lui aux ministres de revoir leurs contributions au FESF à la hausse afin d'éviter que les doutes des marchés ne fassent "dérailler" la reprise en Europe.

Le directeur général du FMI soutiendra également la poursuite du programme de rachat d'obligations par la Banque centrale européenne, réaffirmé la semaine dernière, qui a permis de stopper la hausse des taux d'emprunt irlandais, portugais ou espagnols, avant une nouvelle hausse lundi.

La prime de risque demandée par les investisseurs pour détenir des titres d'emprunt portugais plutôt que des Bunds allemands, qui servent de référence, a enregistré une hausse de 13 points de base. L'Espagne et l'Italie ont vu la leur s'apprécier de 6 pdb.

Selon des notes d'analystes, les investisseurs réclament une clarification politique sur l'avenir de la zone euro.

RÉTICENCES ALLEMANDES

Plusieurs ministres ont souligné lundi que les "E-bonds" se heurtaient à des problèmes pratiques et techniques qui rendaient leur création difficile à court terme et que la possibilité d'un renforcement du FESF était prématurée.

A Berlin, un porte-parole de la chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu'il n'y avait aucune raison pour le moment d'accroître la taille du fonds de sauvetage européen et que les eurobonds n'étaient pas envisageables avec le traité actuel.

Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble a de son côté dit à son arrivée à Bruxelles qu'il n'était pas possible d'ouvrir un nouveau débat toutes les semaines.

"Ce qui devait être fait a été décidé. Il faut maintenant mettre en oeuvre ces décisions", a-t-il dit.

La question du mécanisme permanent de gestion des crises, sur lequel les ministres se sont mis d'accord le 28 novembre, doit ainsi être au menu.

"Il s'agit notamment de plancher sur différentes rédactions précisant les modalités de participation du secteur privé, en ligne avec ce qui a été arrêté par le précédent Eurogroupe", a souligné une source proche de l'organisation de la réunion.

La Commission européenne pourrait présenter dans les prochaines 48 heures une proposition législative pour créer ce Mécanisme européen de stabilité (MES) à partir de 2013.

Les dirigeants des Vingt-Sept devront ensuite se mettre d'accord les 16 et 17 décembre sur une révision du traité permettant de donner une base légale solide à ce MES.

Une majorité d'Etats, emmenés par l'Allemagne, poussent pour que le mécanisme demeure intergouvernemental et ne repose pas sur une base communautaire.

Mais la Belgique, qui préside actuellement l'UE, le Luxembourg, qui préside l'Eurogroupe, et la Commission européenne ne voient pas cette démarche d'un bon oeil.

IRLANDE, PORTUGAL, ESPAGNE

Enfin, à plus court terme, les ministres doivent revenir sur les dernières mesures d'assainissement des finances publiques et de réformes structurelles annoncées par l'Espagne et le Portugal au cours des derniers jours.

Madrid a décidé de vendre des participations dans des aéroports et dans la loterie nationale, de relever les taxes sur le tabac et de mettre fin à des prestations de chômage extraordinaires et à des subventions à l'énergie éolienne afin de réduire sa dette.

La ministre espagnole de l'Economie, Elena Salgado, a répété lundi dans une interview au journal Les Echos que son pays ne solliciterait pas d'aide de ses pairs de la zone euro.

Le Portugal, souvent cité comme le prochain pays sur la liste après l'Irlande, a adopté un budget d'austérité et a dit plancher avec la Commission sur de nouvelles mesures dans la santé et les transports.

L'Irlande, qui s'est vu octroyer un plan d'aide de 85 milliards d'euros fin novembre doit quant à elle voter mardi le budget 2011 très dur mis sur pied par le gouvernement de Brian Cowen afin de remplir les engagements irlandais en matière de contrôle des dépenses et réduction des déficits.

Au même moment, les ministres des Finances des Vingt-Sept formaliseront à Bruxelles le plan de sauvetage à Dublin.

Souce: Zonebourse.com

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