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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 11:49

g20Les pays du G20 sont convenus dimanche de mettre en oeuvre des solutions différenciées pour retrouver le chemin d'une croissance durable et réguler leur système financier, prenant ainsi acte du caractère inégal et fragile de la reprise économique chez plusieurs d'entre eux.


Réunies à Toronto, les grandes nations industrielles et les grandes économies émergentes ont tenté de concilier des priorités divergentes en s'engageant à diminuer de moitié leurs déficits budgétaires en trois ans, mais sans étouffer la croissance, et à lutter contre les pratiques risquées de leurs banques sans restreindre l'offre de crédits.


Ils ont accepté pour cela que chacun avance à son propre rythme en adoptant des politiques "différentes" qui tiennent compte des "circonstances nationales", là où les précédents sommets du G20 avaient donné lieu à de grandes manifestations d'unité face à la crise.


"Nos défis sont aussi divers que nos nations", a déclaré le président américain Barack Obama. "Mais ensemble nous représentons environ 85% de l'économie mondiale et nous avons apporté une réponse coordonnée à la plus grave crise économique de notre temps."


Signe de la difficulté de la tâche, le directeur général du Fonds monétaire international, Dominique Strauss-Kahn, a précisé que les "sherpas" des chefs d'Etat et de gouvernement avaient passé au moins 45 heures à rédiger le communiqué final.


LA GRÈCE A BROUILLÉ LES CARTES

Organisé en sommet depuis 2008, année où la crise économique était à son plus fort, le G20, qui réunit les Etats-Unis, leurs grands alliés européens, le Japon mais aussi la Chine, le Brésil, l'Inde et la Russie, avait été unanime pour engager des centaines de milliards de dollars dans la lutte contre la récession.

Son unité souffre aujourd'hui du rythme plus ou moins rapides des sorties de crise de ses membres, qui se traduisent par des priorités différentes.


Si les économies de la Chine et des grands pays émergents sont reparties de l'avant, celle des Etats-Unis connaît une reprise laborieuse quand l'Europe reste à la traîne.


Barack Obama a reconnu l'existence de divisions mais pour souligner que des rencontres comme celle de Toronto permettaient aussi de mettre en avant des intérêts communs. "Nous pouvons surmonter nos divergences", a-t-il dit.

Pour éviter d'irriter la Chine, le communiqué final du sommet dans sa version anglaise, qui fait autorité, n'a fait aucune allusion au yuan, alors qu'un projet qui circulait encore samedi se félicitait de la décision de Pékin d'assouplir sa politique de change (voir ). Ce paragraphe a néanmoins été conservé un temps dans une première version en français du communiqué.


Le sommet du G20 de Toronto, quatrième du genre, devait à l'origine faire le point avant celui de Séoul fin 2010 sur la mise en oeuvre des engagements pris à Pittsburgh, en septembre dernier, en termes de régulation financière et de correction des déséquilibres de l'économe mondiale.


Il s'agissait sur ce dernier point d'obtenir des grands pays exportateurs, Chine et Allemagne en tête, d'accorder une plus grande place à leur demande intérieure, pendant que d'autres comme les Etats-Unis reverraient un modèle de croissance fondé sur une consommation financée par la dette.


La crise qui a failli emporter la Grèce au printemps est venue brouiller les cartes en mettant au premier plan les problèmes de déficits et de dette des Etats, surtout en Europe.


Dans ce contexte, les Etats-Unis se sont inquiétés des politiques d'austérité annoncées par plusieurs pays, dont l'Allemagne et le Royaume-Uni.


Leurs craintes sont partagées par d'autres, le Premier ministre indien Manmohan Singh évoquant le spectre d'un retour de la récession si trop de pays serrent en même temps les freins de leurs économies.


TAXE BANCAIRE À LA CARTE

Les Européens estiment que les engagements de réduction des déficits contenus dans le communiqué final montrent que le G20 a validé leur position.


Leur réduction de moitié sur trois ans paraît même largement à portée de main au vu des engagements pris par tous les Etats, y compris les Etats-Unis, seul le Japon bénéficiant d'une exemption au vu de sa situation particulière.

L'autre engagement du communiqué, la stabilisation du ratio dette/produit intérieur brut (PIB) à une échéance de six ans, s'annonce plus délicat à tenir, les Etats-Unis tablant ainsi jusqu'ici sur une hausse de ce ratio au moins jusqu'en 2015.


Pour Dominique Strauss-Kahn, les politiques menées sont moins importantes que ces objectifs. "Parler de diviser les déficits par deux, c'est simplifier les problèmes à l'excès parce qu'ils sont différents selon les pays", a-t-il dit. "Je m'intéresse plus au fait que les pays mènent les politiques adéquates."


Sur la régulation financière, le G20 a également accepté que ses membres agissent en fonction de la situation de leur économie en concédant par exemple une mise en oeuvre très progressive du nouveau cadre prudentiel des banques, dit Bâle III. 


Il a enfin légitimé la taxe sur les banques réclamée par l'Allemagne, la France et la Grande-Bretagne sans toutefois la rendre obligatoire pour tenir compte de l'opposition du Canada et du Japon.

Source: Capital.fr

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